Le verbe français inspirer a en gros les mêmes sens que le verbe anglais to inspire. Mais il est important de ne pas oublier que, comme beaucoup de verbes acceptant diverses constructions avec des prépositions, les structures acceptables en français ne sont pas nécessairement les mêmes que celles qui sont acceptables en anglais.
Prenons l’exemple suivant :
Comme la structure to inspire into n’a pas d’équivalent français, le traducteur de cette phrase a choisi la tournure suivante :
Hélas, mille fois hélas, cette structure n’existe pas en français. On peut inspirer quelqu’un, on peut inspirer quelque chose à quelqu’un, on peut même (quoique ce soit vieilli) inspirer à quelqu’un de faire quelque chose, mais on ne peut pas *inspirer quelqu’un à faire quelque chose. Et patatras, c’est toute la belle phrase de ce brave traducteur qui s’écroule.
En effet, en tentant de contourner l’obstacle constitué par to inspire someone into something, le traducteur est tombé dans le faux ami que constitue la structure to inspire someone to do something. Cette structure est tout à fait acceptable en anglais, mais son équivalent n’existe tout simplement pas en français.
Que dire alors ? On peut utiliser la tournure vieillie et donc dire :
Mais ce n’est pas une tournure courante en français moderne et, surtout, je ne suis pas tout à fait certain que la nuance de sens soit exactement la même. Ici, en effet, to inspire est plutôt utilisé dans le sens d’« encourager » et non de susciter une soudaine vague d’inspiration dans l’esprit des personnes concernées.
Je recommanderais donc tout simplement la traduction suivante :
(Je passe ici sur les autres problèmes de traduction soulevés par cette phrase.)
Le verbe to inspire est avant tout un faux ami sur le plan grammatical (c’est-à-dire sur le plan de ses structures d’emploi), mais comme souvent, cette fausse amitié grammaticale se double d’une légère fausse amitié lexicale.
Méfiance !